Collection: Maillots des équipes amateurs historique

Des couleurs, des odeurs, des sons, des noms qui ravivent des souvenirs de jeunesse. Lorsque la passion pour le cyclisme plonge ses racines dans le temps, cela devient un voyage dans la mémoire. Un voyage qui touche tous les sens comme dans la « recherche » de Marcel Proust. L’explosion en groupe des couleurs des maillots, l’odeur sucrée de l’huile camphrée qu’on étalait sur les jambes, le bruissement des roues sur l’asphalte… “A la Recherche du temps perdu” est le titre parfait pour ce besoin de retrouver des émotions passées, éprouvées en pilotant le vélo avec l’audace de l’adolescence, en se prenant pour de vrais coureurs : peu importe si professionnels ou amateurs, des champions ou des grégaires, parce que ces coureurs avant même d’être que des figures physiques étaient des noms connus à travers la lecture des revues et de leurs ordres d’arrivée dans les journaux. Pour beaucoup, la lecture du lundi matin de la double page de "Stadio" était un véritable rituel avec tous les ordres d’arrivée allant des amateurs jusqu’aux élèves. Un rite qu’on approfondissait le jeudi avec “Tuttociclismo”, revue de la Federciclismo dans laquelle on pouvait même scruter les compétitions organisées le dimanche suivant.

Il y a trente-quatre ans encore, peu d’images circulaient, encore plus rares étaient les vidéos qui étaient seulement réservées aux professionnels dans les grandes courses telles que le Giro d’Italia. Et à travers la lecture, même les noms des équipes surtout celles des amateurs devenaient mythiques : ce sont les grandes sociétés qui monopolisaient les coureurs les plus forts et engageaient des duels jusqu’au dernier mètre. Ce sont ces mêmes sociétés qui élevaient les futurs champions en provoquant sur la route une rivalité à la fois rude et saine. Un patrimoine authentique à la valeur historique et sentimentale inestimable que Tiralento veut faire revivre en ravivant une émotion venant du passé et récompenser la « mémoire ».

C’est ainsi que naît le projet "sociétés historiques", fondé sur une base régionale, qui prévoit une première phase de recherche et d’étude avant de passer à la réalisation des maillots qui ont écrit l’histoire du cyclisme non professionnel. Un cadeau de Tiralento à tous les passionnés qui veulent retrouver les racines de leur amour pour le vélo de course.

La ligne d’arrivée de la première étape est en Romagne, terre de passions sanguines, où dans une même ville on arrivait même à former différentes équipes, toutes très fortes, comme à Ravenne, avec la Pedale Ravennate, la Rinascita et la Siapa. Nées de la passion cycliste et de la rivalité politique: la Rinascita était en effet d’inspiration communiste, la Pédale socialiste et la Siapa, continuation de la Libertas, d’inspiration démocrate-chrétienne. Inévitable était donc la chasse aux coureurs les plus forts auxquels on inculquait le germe de la rivalité. La Siapa déployait Torelli, Bernardi, Pierluigi Fabbri et les Australiens Clively et Sefton; la Pedale s’opposait à Marcelli, Menghi, Montanari et Flamini; la Renaissance répondait avec Zamagni, Landini, Tonoli, Cavalcanti, Malaguti, Benedetti, Primavera et Ascani. Battre les "citoyens" était la victoire la plus satisfaisante. Des histoires d’un autre temps, transmises oralement à travers des récits épiques par ceux qui les ont vécues sur la route.